Qu’on aime ou pas, on a tous en tête des images de films
d’animation de Disney.
Conformiste peut-être mais aussi puissant
« dénominateur commun ». Un univers qui recycle les contes de Perrault
et de Grimm, et d’auteurs moins connus comme Madame Leprince de Beaumont, la
Belle et la Bête.
Parmi tous ces films, certains méritent qu’on s’y arrête,
surtout à quelques semaines de Noël. Notre histoire commence donc un soir de
réveillon, avec l’arrivée sous le sapin de Darling et Jim Chéri d’un compagnon à quatre pattes, une jeune
chienne cocker aussitôt dénommée Lady.
Dans le voisinage de la maisonnée, il y a Jock et César, deux dignes représentants d’une
certaine aristocratie canine. Ce sont eux qui vont se charger de l’éducation de
la jeune Lady jusqu’à ce qu’elle découvre la vie des chiens de banlieue …
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Un film Walt Disney Animation Studios Titre original : Lady and the Tramp |
Et
l’amour sous les traits de Clochard, un « brigand » au grand coeur.
Mention spéciale pour l’accent gouailleur du cabot, en tous cas en version
française…
Aventures rocambolesques avec la virée au zoo et la fameuse
scène du dîner aux chandelles dans l’arrière boutique d’un restaurant italien.
Les spaghettis du Bella Notte, ainsi que la petite musique qui accompagne la
romance, sont vraiment délicieux. Al dente !
Vision heureuse de l’immigration italienne en prime.
Le final de la Belle et le Clochard ou Lady and
the Tramp, comporte un formidable retournement de situation puisque de
chien des rues, Clochard va acquérir le statut de héros chevaleresque, et ainsi
gagner la confiance des maîtres de l’héroïne. Lady, après une initiation à une
vie de vagabondage pourra donc retrouver la quiétude du foyer.
De l’anthropomorphisme assumé… avec son lot de « méchants » dont la
paire de chats siamois.
Vous les avez sûrement en mémoire : chouchous de tante
Sarah et sournois en diable. Le genre d’individus dont il faut se méfier à la
première rencontre…
Bien qu’ils soient à l’origine des maux de Lady- l’épisode
de la muselière-, ils ne seront pas vraiment punis. Pas si moral que ça l’oncle
Walt …
Ils quitteront heureusement la maison de Jim et de Darling,
dans les bagages de tante Sarah.
Au-delà du franchissement de la barrière de classe sociale qui
reste un thème prépondérant du film, le scénario joue avec certains codes, non
sans humour. Par exemple, l’épisode de la plaque d’identité qui caractérise les
chiens de bonne famille. Celle de Lady est bleue alors que ses amis arborent
une plaque rouge-rose. En 1955, date de sortie du film, c’était osé d’ainsi
inverser les couleurs traditionnellement dévolues aux deux sexes.
En renonçant, par amour, à sa liberté, Clochard devra aussi
porter un collier et une plaque à son nom. Le revers de la médaille !
On pense bien sûr à la fable de La Fontaine, Le Loup et
le Chien.
Bref, l’univers de Disney, tout comme celui des contes de
fée, recèle plusieurs niveaux de lecture. Pas si simpliste et complaisant, à
défaut d’être subversif.
L’adaptation de Mary Poppins, une décennie plus tard, sera
une nouvelle étape pour les studios Disney. Sage critique de la finance, au
travers du personnage de M. Banks, le bien nommé, au profit d’un monde réenchanté
par la fantaisie d’une nurse pas comme les autres. Un autre monde serait donc possible…
Au bout du compte et du décryptage, il subsiste en
revisitant cette filmographie une part de nostalgie liée à l’enfance, la nôtre,
celles de nos enfants. Les premières expériences de fiction au travers des
livres et des images animées. La magie des premiers « Il était une
fois ».
Blanche-Neige, Peter Pan, Peau d’âne, Cendrillon et les
autres, ont fait rêver des générations d’enfants.
J’ai adoré accompagner mes filles dans cette découverte, les
regarder s’émerveiller, avoir peur, s’indigner, grandir …
Souvent, le plus beau des spectacles était leur visage où se
reflétaient toutes ces émotions.
Pour celle et ceux qui seraient toutefois insensibles à
cette alchimie, il y a le film d’Arnaud Desplechin, Un conte de Noël,
version cynique de l’Esprit de famille.
Tout aussi réjouissant !
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