samedi 13 décembre 2014

Un autre conte de Noël

Qu’on aime ou pas, on a tous en tête des images de films d’animation de Disney.
Conformiste peut-être mais aussi puissant « dénominateur commun ». Un univers qui recycle les contes de Perrault et de Grimm, et d’auteurs moins connus comme Madame Leprince de Beaumont, la Belle et la Bête.
 
Parmi tous ces films, certains méritent qu’on s’y arrête, surtout à quelques semaines de Noël. Notre histoire commence donc un soir de réveillon, avec l’arrivée sous le sapin de Darling et  Jim Chéri d’un compagnon à quatre pattes, une jeune chienne cocker aussitôt dénommée Lady.



Dans le voisinage de la maisonnée, il y a  Jock et César, deux dignes représentants d’une certaine aristocratie canine. Ce sont eux qui vont se charger de l’éducation de la jeune Lady jusqu’à ce qu’elle découvre la vie des chiens de banlieue …
Un film Walt Disney Animation Studios
Titre original : Lady and the Tramp
Et l’amour sous les traits de Clochard, un « brigand » au grand coeur. Mention spéciale pour l’accent gouailleur du cabot, en tous cas en version française…



Aventures rocambolesques avec la virée au zoo et la fameuse scène du dîner aux chandelles dans l’arrière boutique d’un restaurant italien. Les spaghettis du Bella Notte, ainsi que la petite musique qui accompagne la romance, sont vraiment délicieux. Al dente !
Vision heureuse de l’immigration italienne en prime.
 
Le final de la Belle et le Clochard ou Lady and the Tramp, comporte un formidable retournement de situation puisque de chien des rues, Clochard va acquérir le statut de héros chevaleresque, et ainsi gagner la confiance des maîtres de l’héroïne. Lady, après une initiation à une vie de vagabondage pourra donc retrouver la quiétude du foyer.
 
De l’anthropomorphisme assumé…  avec son lot de « méchants » dont la paire de chats siamois.
Vous les avez sûrement en mémoire : chouchous de tante Sarah et sournois en diable. Le genre d’individus dont il faut se méfier à la première rencontre…
Bien qu’ils soient à l’origine des maux de Lady- l’épisode de la muselière-, ils ne seront pas vraiment punis. Pas si moral que ça l’oncle Walt …
Ils quitteront heureusement la maison de Jim et de Darling, dans les bagages de tante Sarah.
 
 
Au-delà du franchissement de la barrière de classe sociale qui reste un thème prépondérant du film, le scénario joue avec certains codes, non sans humour. Par exemple, l’épisode de la plaque d’identité qui caractérise les chiens de bonne famille. Celle de Lady est bleue alors que ses amis arborent une plaque rouge-rose. En 1955, date de sortie du film, c’était osé d’ainsi inverser les couleurs traditionnellement dévolues aux deux sexes.
En renonçant, par amour, à sa liberté, Clochard devra aussi porter un collier et une plaque à son nom. Le revers de la médaille !
On pense bien sûr à la fable de La Fontaine, Le Loup et le Chien.
 
 
Bref, l’univers de Disney, tout comme celui des contes de fée, recèle plusieurs niveaux de lecture. Pas si simpliste et complaisant, à défaut d’être subversif.
L’adaptation de Mary Poppins, une décennie plus tard, sera une nouvelle étape pour les studios Disney. Sage critique de la finance, au travers du personnage de M. Banks, le bien nommé, au profit d’un monde réenchanté par la fantaisie d’une nurse pas comme les autres. Un autre monde serait donc possible…
 
Au bout du compte et du décryptage, il subsiste en revisitant cette filmographie une part de nostalgie liée à l’enfance, la nôtre, celles de nos enfants. Les premières expériences de fiction au travers des livres et des images animées. La magie des premiers « Il était une fois ».
Blanche-Neige, Peter Pan, Peau d’âne, Cendrillon et les autres, ont fait rêver des générations d’enfants.
J’ai adoré accompagner mes filles dans cette découverte, les regarder s’émerveiller, avoir peur, s’indigner, grandir …
Souvent, le plus beau des spectacles était leur visage où se reflétaient toutes ces émotions.
 
Pour celle et ceux qui seraient toutefois insensibles à cette alchimie, il y a le film d’Arnaud Desplechin, Un conte de Noël, version cynique de l’Esprit de famille.
Tout aussi réjouissant !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire