lundi 22 septembre 2014

Carrefour des grands hommes

La semaine dernière, en déjeunant rue Garibaldi, en terrasse, pour profiter de l’été indien, je me rappelais l’état de cette rue à mon arrivée à Lyon. Je n’aurais pas alors imaginé profiter d’une agréable pause déjeuner en ce même lieu.
 
La comparaison avec les aménagements actuels est saisissante et chacun le reconnaît.
Une fois les travaux de la tour Incity terminés, la jonction entre Lafayette et Garibaldi marquera l’entrée de cette artère lyonnaise redessinée.
 
C’est justement sur l’aspect symbolique de ce trait d’union que je souhaitais revenir.
Jusqu’ici, et bien que passant régulièrement à cet endroit – mon trajet préféré de chez moi à la mairie du 3ème- j’étais surtout restée attentive à l’avancée des travaux d’un point de vue matériel, et disons pragmatique.
Je n’avais pas fait l’association entre les figures des deux célèbres généraux !
Et pourtant, tous deux sont quasiment des mythes et ont l’Amérique en commun…
 
Du Marquis de La Fayette, devenu Major général et "héros du nouveau monde", les français connaissent bien l’histoire, et la place qu’il a tenue au tout début de la révolution. Rappelons tout de même qu’il a été Commandant en chef de la Garde nationale et qu’on lui doit la cocarde tricolore. Il serait venu à Lyon en 1785 et pour l’ensemble de son parcours, la ville se devait bien de l’honorer par cette dédicace. Les Etats-Unis ont donné son nom à plusieurs villes et comtés et l’ont même fait Citoyen d’honneur.
Une anecdote au passage : contrairement à ce que me suggérait une touriste dernièrement- et dont je tairai par respect la nationalité- le cours Lafayette ne doit pas son nom aux galeries du même nom… même si le célèbre grand magasin est situé à quelques mètres seulement… Ironie de l’histoire !
 
De Garibaldi, un peu moins présent dans nos manuels scolaires, on retient surtout son rôle dans l’unité italienne et le "risorgimento". Mais ce farouche patriote a passé sa vie à conduire des batailles en faveur de la république et de l’indépendance des peuples, en Italie, en France et en Amérique du sud, à la tête des "chemises rouges". Son exil américain l’aura conduit du Brésil à l’Uruguay où le gouvernement de Montevideo avait fait appel à lui. On l’a ainsi surnommé "le héros des 2 mondes".
En 1870, il a été nommé Citoyen d’honneur de la ville de Lyon pour avoir combattu aux côtés des lyonnais contre les prussiens.
 
Sa descendance s’est elle aussi illustrée en France et une plaque commémorative, apposée place des Martyrs de la résistance, le long de la rue Garibaldi, rappelle le combat de ses deux petits-fils, Bruno et Constantin, décédés en 1914 et 1915.
 
Pour parachever ce petit rappel de l’œuvre de Garibaldi, on peut ajouter qu’il a été élu député en France sur les listes de l’Union Républicaine, derrière Gambetta et Victor Hugo. Mais son élection a été invalidée en raison de sa nationalité italienne. Victor Hugo a alors démissionné en marque de soutien à Garibaldi.
 
C’est finalement un bel hommage de voir s’élever à la réunion des deux rues Garibaldi et Lafayette la future plus haute tour de Lyon. Selon la formule consacrée : "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante" !

mardi 16 septembre 2014

Aventures ordinaires d’une petite copropriété du 3ème arrondissement de Lyon

Non, je ne vais pas vous faire un pseudo-remake d’ Escalier C , film de Jean-Charles Tachella de 1985, avec Robin Renucci à ses débuts… ou de Voisins, voisines . Mais vous faire partager une expérience de vie en commun. 
 
D’ailleurs, il s’agit bien de "communs" puisque dans cette petite copropriété où j’habite, la réfection du hall d’immeuble aura permis aux uns et aux autres de se rencontrer, autrement que sur un palier d’étage ! 
 
Notre hall était resté "dans son jus" depuis un certain temps, avec une "allée charretière", un enchevêtrement de câbles - dont certains ne nous reliaient plus à aucun réseau - et des peintures plus que défraîchies. Il a donc été décidé de procéder à sa rénovation et au choix des matériaux et de la couleur des mûrs.
Vaste problématique que d’accorder les goûts des uns et des autres…
Mais aussi l’opportunité de se réunir et de débattre dans une ambiance parfois animée. L’occasion de mieux faire connaissance et de constater que nos différences pouvaient aussi nous enrichir … De la mise en pratique du fameux "vivre ensemble".
 
Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos carreaux de carrelage et à nos échantillonnages de peinture. Le choix enfin effectif, la réalisation des travaux a été menée par des entreprises spécialisées. Rien de particulier à dire là-dessus, sinon que la réfection des boites aux lettres ne semblait intéresser personne. Les menuisiers se faisaient tirer l’oreille pour ce type de petits travaux ou alors fournissaient des devis inappropriés…
Qu’à cela ne tienne, nous avons décidé de nous partager le travail. Chacun ayant des talents particuliers, qui en ponçage, qui en moulurage, qui en vernissage. Certains fournissaient les outils et d’autres se chargeaient des achats. Je me suis personnellement occupée de trouver de jolis porte-étiquettes ; et n’en déduisez surtout pas que mes compétences techniques n’étaient pas à la hauteur de l’enjeu !
 
Finalement, tout s’est très bien passé et nous avons même fait une économie par rapport à la provision versée au syndic ! Qui sera réinvestie dans un repas en commun afin de fêter la fin du chantier. En somme, une fête des voisins en version décalée…
 
Voilà un exemple de "faire ensemble" qui nous aura permis d’intégrer les nouveaux venus. Car comme partout, dans un immeuble, une rue, une ville, il y a les occupants "historiques" et les nouveaux arrivants. Des personnes de 
tous âges (ici une doyenne de près de 80 ans et une petite fille de 18 mois), des couples, des personnes seules, des commerçants en rez- de- chaussée, et même une colocation d’étudiants.
 
Une population mixte et hétérogène qu’il suffit parfois de fédérer autour d’un projet. Et peu importe l’objet, ce qui compte c’est le relationnel qui en résulte. Et la fierté d’avoir réussi un travail collectif.
 
Je suis sûre que l’été prochain, on se souciera mieux de Mme Untel qui reste seule pendant les vacances ou qu’on sera plus compréhensif avec les problèmes de voisinage, tout simplement.
 
Mais faudrait tout de même pas que nos étudiants fassent la fête tous les soirs J

mercredi 10 septembre 2014

Forum, saison 2 !!

Samedi 13 septembre, la place Guichard accueillera à nouveau le forum des associations du 3ème arrondissement.
 
Les équipes du service animation de la mairie, Abdel Achache, adjoint au Sport, et moi-même avons cette année encore tout préparé pour offrir le meilleur de la vie associative à nos concitoyens. Pour les nouveaux arrivants de l’arrondissement, c’est l’occasion unique de rencontrer ces partenaires indispensables au lien social et à la collectivité. 
114 associations seront ainsi représentées, de la culture à l’éducation en passant par les solidarités locales et internationales. Le sport ne sera pas en reste puisqu’une allée complète lui sera dédiée ! 
 
Des personnalités actives dans le milieu associatif et plus généralement dans la cité, dont l’engagement est bien connu de tous, se verront décerner la médaille de citoyen d’honneur du 3ème arrondissement. Une manière de mettre en lumière le bénévolat et l’engagement altruiste. 
 
La campagne de présentation de ces forums d’arrondissement bat son plein en ce moment sur les panneaux de la ville de Lyon. Symbole de la rentrée avec le
top départ de nouvelles activités pour tous. A chacun selon ses envies ou ses disponibilités pour choisir une discipline qui animera et donnera du « peps » au quotidien.
 
Je vais d’ailleurs en profiter pour faire « mon marché » et trouver une pratique sportive motivante pour cette année…
 
Le stand mairie fournira toutes les informations utiles pour comprendre le fonctionnement des Conseils de quartier et pourquoi pas y adhérer. Car le slogan de la manifestation est bien : « La ville comme on l’aime, participative. »
 
Et pour compléter cette journée,  j’invite celles et ceux qui ne l’auraient pas encore fait à consulter le dossier spécial publié dans le dernier numéro de Vision 3 de juin 2014 : « La vie associative, richesse du 3ème ».

Rendez-vous samedi. Nous, on y sera !

 

vendredi 5 septembre 2014

Silence, on tourne !

En discutant hier avec un monsieur qui se reconnaîtra sans doute, j’ai dû me rendre à l’évidence : la pile de livres sur ma table de chevet reprend de la hauteur et les mémoires de Louis Mermaz n’en sont qu’à leur début…
Je prends donc le parti d’évoquer aujourd’hui un livre découvert l’été dernier au cours d’un séjour en Corrèze. Une terre dite "de président" pour un roman intitulé Le chapeau de Mitterrand. Un rendez-vous réussi…même si la Corrèze n’est pas les Landes.
La lecture de ce livre d’Antoine Laurain m’a ravie ainsi que les aventures ou mésaventures de ses personnages. Je ne
l’avais pas choisi au hasard mais grâce au titre qui d’emblée m’avait séduite et dont la suite a parfaitement tenu ses promesses.
Ce n’est pas un livre politique -encore que- mais l’histoire d’un chapeau oublié et semble t-il doté de pouvoirs singuliers puisqu’il révolutionne la vie des individus qui successivement vont s’en coiffer. "Les forces de l’esprit" pour nous entraîner du Paris des années 80 à une Venise intemporelle, dans un final plein de malice…
Je ne vais pas vous livrer la clef de l’histoire… qui  deviendra un film pour la télévision début 2015 (diffusé sur France 2). Le tournage s’achève ces jours-ci à Lyon, dans le 3ème arrondissement, à deux pas de chez moi. Joli clin d’œil !
En effet, le réalisateur a choisi de mettre en scène, ici plutôt qu’à Paris, ce récit jubilatoire.  Frédéric Diefenthal y jouera Daniel Mercier, le premier porteur du chapeau, ainsi décrit par le narrateur :  "Dans le living désert, il s’assit dans le canapé et regarda son reflet à contre-jour dans l’écran gris de la télévision éteinte ; il  y  vit  la  silhouette  d’un homme assis portant un chapeau et qui opinait lentement du chef. Il resta ainsi une bonne heure, à contempler son image, tout son être empreint d’une sérénité quasi mystique." ou encore : "Il le sentait obscurément, quelque chose du Président était resté dans ce chapeau, sous une forme immatérielle, peut-être de l’ordre de la microparticule, mais cette chose portait en elle le souffle du destin. Merci, murmura Daniel, s’adressant autant au chapeau qu’à son supérieur hiérarchique."
Vous l’aurez compris : il s’agit là d’une fantaisie particulièrement inspirée.
J’espère que la réalisation de Robin Davis rendra bien le ton et l’écriture d’Antoine Laurain, qui je crois, a été associé au scénario du film. C’est un bon point.
Et pour celles et ceux qui préfèrent la lecture, le livre est paru en 2012 chez Flammarion, ainsi qu’au Livre de poche. J’ai pour ma part fait l’acquisition des deux car mon premier exemplaire, prêté à quelqu’un qui devrait lui aussi se reconnaître… n’a pas encore reparu dans ma bibliothèque… Et c’est très bien ainsi, je trouve, de laisser les livres voyager vers d’autres horizons.
C’est d’ailleurs le thème d’un événement qui se déroulera du 8 au 14 septembre en invitant les participants à déposer dans un lieu public un livre qu’ils ont aimé, à la rencontre d’un lecteur inconnu…
"Oublie un livre quelque part", c’est son nom, et j’y participe, évidemment ! Et vous ?

lundi 1 septembre 2014

Mémoire forever

Si le devoir de mémoire est plutôt institutionnel, le travail de mémoire est l’affaire de tous. 

Comme chaque année le 3 septembre, la Ville de Lyon célèbrera sa libération. Pour ce 70ème anniversaire, "la capitale de la résistance" honorera les témoins de cette journée historique. 

Ce fût le cas lors de la cérémonie commémorant la libération de la prison  Montluc le 24 août dernier, dans le cadre de son 70ème anniversaire. 

Aujourd’hui, Montluc est un Mémorial  mais il n’y a pas si longtemps, le bâtiment abritait encore une prison. J’ai eu la possibilité de la visiter il y a 6 ans, grâce au CLRD (Conseil lyonnais pour le respect des droits) qui proposait aux nouveaux élus de se rendre sur les lieux d’incarcération de la ville. A cette époque les deux prisons de Lyon étaient en activité, Saint-Paul pour les hommes et Monluc pour les femmes. A Montluc, la partie historique, l’ancienne prison de la gestapo, n’était heureusement pas occupée mais elle avait été utilisée pour des séances d’entraînements des forces spéciales et les murs en gardaient quelques stigmates…

Quant aux conditions de vie dans la prison, je me souviens de certaines cellules pour 4 co-détenues, de la chaleur qui y régnait -nous étions en septembre- mais aussi d’un atelier de coiffure animé par des bénévoles. Et de ce qu’on nommait alors la nurserie, l’endroit le plus enjoué de toute la prison puisqu’il hébergeait les jeunes mères et leurs enfants. 

Le 15 septembre 2010 a eu lieu l’inauguration du Mémorial en présence de nombreuses personnalités politiques et de représentants d’associations, celles et ceux qui se sont
battus pour la sauvegarde de ce lieu de Mémoire. Depuis, en lien avec l’ONAC (Office National des Anciens Combattants) et l’association des Rescapés de Montluc, des visites guidées y sont régulièrement organisées. De nombreux élèves (soit 5368 scolaires en 2012-2013) ont ainsi pu découvrir la prison de Jean Moulin, des enfants d’Izieu et de tant d’autres, illustres ou inconnus.  


Le Mémorial sera comme chaque année ouvert au public dans le cadre des Journées du Patrimoine avec en plus de la visite une exposition sur le dernier convoi de déportés de Lyon, convoi du 11 août 1944. Ce travail  pédagogique de qualité permet de transmettre la mémoire du lieu et de ceux qui y ont transité. J’avoue qu’à chaque fois que je m’y rends, je suis encore saisie d’effroi. On ne s’habitue pas à l’horreur… 

Au mois d’octobre, sera célébré le 70ème anniversaire de la création de l’association des Rescapés de Montluc (créée au retour de la libération des camps). A la demande du président de l’association, M.Bruno Permezel, un film réalisé par Claude Rolland, sera diffusé en présence des Rescapés.
Sans dévoiler la tonalité du film, essentiellement composé de témoignages, je peux déjà dire que ce sera un temps fort de cet anniversaire. Le montage ayant eu lieu au mois d’août dans notre appartement- ce n’est pas un scoop, Claude Rolland et moi avons été mariés par Thierry Philip en 2008 à la mairie du 3ème- la seconde partie de mes vacances a donc été imprégnée de l’écho des enregistrements… Et même si j’avais pu visionner quelques "rushes" au fur et à mesure des entretiens, rien à voir avec l’émotion que pourra dégager l’ensemble. 

D’autres séances de projection sont en cours de programmation, dans les mairies d’arrondissement. Je ne manquerai pas d’en communiquer les dates. Je reste symboliquement attachée à la Mémoire, même si j’ai depuis changé de délégation. 

En tous cas, j’ai vraiment apprécié le travail en partenariat avec les associations d’anciens combattants au cours du précédent mandat et j’ai beaucoup appris du parcours des uns et des autres. Un immense merci à toutes et à tous pour leur grande humanité.