mardi 28 avril 2015

Mauvais rêve

Cette nuit, j’ai fait un rêve ou plutôt un cauchemar… Très occupée ces temps-ci par la préparation des premières rencontres de la vie associative et citoyenne, je me suis fait un mauvais film -le cerveau étant un producteur infatigable- un film de genre, classé film noir. Dans mon histoire donc, la vie associative telle que je la connais, fourmillante d’initiatives et portée par des « héros du quotidien », était devenue un désert aride. Ses acteurs avaient soudainement disparu du paysage environnant. Rayés de la carte comme d’un coup de baguette malfaisante. Nouvel avatar du réchauffement climatique ?
J’avais beau me tourner d’un côté, puis de l’autre, frapper aux portes et aux fenêtres… Plus rien, ni personne, partis sans laisser de traces, ni d’adresses. J’étais sidérée, me démenant avec cette réalité incompréhensible.
 
C’était un peu comme dans le film de Capra, La vie est belle, quand James Stewart revient en projection dans sa ville natale. Le personnage erre dans les rues, hagard, se souvenant de la boutique de ce cher Monsieur Gower, l’apothicaire… Mais plus rien n’est comme avant dans la charmante petite ville de Bedford Falls … La cupidité y règne désormais en maître, divisant les individus, sous la botte de M. Potter.
 
Retour à mon rêve. La rue Duguesclin, d’habitude si florissante, des collégiens d’ADOS aux petits de Coup de pouce relais à leur table de jeux. Tous envolés.
Portes closes à la Maison pour tous et au Centre social.
Les habitants de la Maison de l’Europe, perdus dans les tréfonds de l’histoire.
De l’autre côté des voies de la Part-Dieu, la même hébétude : le Château sans souci, monument de notre patrimoine associatif… abandonné. Quant à l’Oasis du même nom, rien à en espérer, à sec… Alla Casa degli Italiani, più nessuno… Je courais et le tram m’emportait plus loin, plus haut, vers le quartier de Montchat, là ou bat encore un peu le cœur d’Elsa Triolet. Le constat fût le même : rien, ni personne. Disparus. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » dit le poète.
Sur le marché, les gens se croisaient, indifférents les uns aux autres, devenant même soupçonneux quand je les interrogeais sur ce qui s’était passé…
 
Qu’allait- il advenir maintenant ? Quid des fêtes de quartier alors que les beaux jours étaient enfin de retour. Tout L’ Monde dehors, les Guill’en Fêtes, aux oubliettes ? Quel mauvais génie, ennemi du « vivre ensemble » avait ainsi pu détruire ce que des hommes avaient patiemment construit, un mode de vie où la solidarité s’organisait, au-delà du simple cercle familial, où chacun donnait de son savoir, de son temps, et recevait en contrepartie. Pas de valeurs marchandes dans ces transactions mais de l’empathie, difficile à mesurer mais riche de sens.
 
Il me revint qu’à Lyon les Canuts étaient à l’origine du mutualisme et du modèle coopératif. Les sources de la vie associative…
Faudrait-il aller jusqu’à la Croix-Rousse, au pied du mûr et de la fresque, pour retrouver cet esprit. Conjurer à l’aide d’une prière laïque le mauvais sort et calmer la tempête qui avait tout balayé. Un appel à Radio Canuts était peut-être plus adéquat…
Au moment où je franchissais la porte du studio d’enregistrement, le réveil sonnât, mettant fin à ce rêve absurde. 
 
Absurde ? Pourtant, en toute conscience, certains imaginent que les associations sont inutiles, trop coûteuses, ou qu’il faudrait faire le tri entre elles. « Séparer le bon grain de l’ivraie ». Opposer au lieu d’unir les forces vives.
 
Un coup d’œil autour de moi et à l’agenda du jour, mardi 28 avril 2015. Je dois passer au k-fé social pour assister à la remise de chèque d’un des sponsors de la future épicerie sociale et solidaire. Et ce soir, la mairie du 3ème accueillera bien les rencontres de la vie associative et citoyenne. Encore quelques mises en place à faire.
Mais me voilà rassurée… La journée peut vraiment commencer !

dimanche 26 avril 2015

Firenze ed io !

Dedica speciale
Grazie mille al Signor Vezzio che ha fatto la traduzione del mio biglietto. Spero cosi parlare al cuore degli amici d’Italia e di Francia. Buona lettura !
Special dedicace
Mille merci à Monsieur Vezzio qui a traduit mon billet. J’espère ainsi parler aux amis d’Italie et de France.
Bonne lecture.

 
Firenze é bella. E lei lo sa.
Molti di loro la hanno glorificata, da Dante a Stendhal. Quest’ultimo é stato pure colpito da una strana sindrome, vicina allo svenimento, vedendo tante meraviglie riunite.
 
Certo la natura gli ha dato molto. E la volontà umana ha fatto il resto, da una riva all’altra dell’Arno, spinta dalla munificenza di più dinastie dei Medicis.

Ma la bellezza e la grazia non sono le sue sole qualità. Lei é spirituale e coltivata.
 
Le statue dei suoi ‘’maîtres à penser’’ sul Piazzale degli Uffizi, rammentano, se fosse necessario, quanto Firenze apprezza la mente. Da Macchiavelli a Leonardo da Vinci.
 
Ed apprezza la vita, poiché il rinascimento sembra iscritto nei suoi geni.
 
Lo avrete senz’altro capito, tra me e Firenze, non siamo al primo incontro, e non data di ieri. Ma come in ogni storia d’amore, é bello offrirsi a rinnovati incontri.
 
In questo mese di aprile, per la seconda volta, fu come la avevo immaginata. Forse meglio ancora.
 
Infatti avevo quasi dimenticato che Firenze ha anche lei, lo spirito di famiglia, a senso lato, e gli amici ne fanno parte.
 
Sono numerosi a ritrovarsi all’ora dell’aperitivo, un bicchiere di chianti in mano, fuori, sui scalini dei palazzi, per condividere ‘’l’art de vivre’’ all’italiana .
 
A piccoli gruppi allegri, é un piacere osservarli e confondersi tra loro. Per far questo ci si deve allontanare dal cuore turistico della città.
 
Recarsi a Santa Croce, Oltrarno, oppure, forse é il mio preferito, il quartiere di Santa Maria Novella, vicino Ognissanti. Non molto lontano da li, c’é la via Solferino dove si trova l’Hôtel De Rose. Immagino il sorriso di alcuni dei miei amici…
 
Siamo quindi, a due passi dal fiume, la casa é graziosa e l’accoglienza simpaticissima, quasi familiare, dalla colazione fino al tramonto.
 
Tra l’altro, il titolare del luogo ha origini lionesi, dalle parti di Saint Genis Laval e gli fa piacere chiaccherare con dei francesi di origine italiana…l’arte della conversazione, é una specialità di cui vanno matti anche i fiorentini.
 
« Mille merci » alla signora per i suoi accorti consigli , per la gentilezza, cortesia, di ognuno, anche per aver avuto un occhio sulla Vespa parcheggiata ai piedi dell’edificio.
 
 E vero che a Firenze il traffico deve rispondere ad indicazioni severe . Circolazione vietata per i veicoli a motore nel centro storico, salvo per i residenti. Turisti attenzione alla sorveglianza delle telecamere !
 
Utile comunque la Vespa, per salire su, in alto, ed ammirare la città da Santa Maria dei Monti, al momento in cui la luce aureola le cupole et i ponti. Poi andare fino Fiesole per vedere i mandorli in fiore e gli oliveti su ondeggianti colline.
 
Al ritorno, fermarsi a Boboli per i suoi giardini, un susseguirsi di prati, di bacini, fontane, su terrazze.
 
La passeggiata serale, come il caffé é una istituzione a Firenze. Partire dalla riva sinistra del fiume Arno, fermarsi alla Carraia, questa é secondo me la miglior gelateria della città, oppure sorvegliare l’uscita dell’ultimo Nanni Moretti al cinema-teatro Odeon. Contemplare in silenzio le facciate in marmo  delle chiese.
 
Un solo rimpianto, quello di non aver a disposizione delle biciclette in libero servizio. Sarebbe una bella alternativa alle deformate scarpe da tennis dei turisti…Chissà forse é un suggerimento da farsi al sindaco di Firenze, successore di Matteo Renzi,  affinché si permetta ai visitatori un sereno utilizzo della bicicletta, come si fa Lione col Velov ?! Signor Nardella  se mi ascolta, se mi legge… prenda contatto !
 
Le due città rassomigliano già a due cugine, sopratutto sul lungofiume, dove si allineano le case dai colori caldi, dall’Arno alla Saonna, a Lione abbiamo pure l’equivalente dell’officina farmaceutica-erboristeria-profumeria di Santa Maria Novella. Perché non scambieremmo altre buone cose? Sono pronta a trasformarmi in ambasciatrice…
 
Un ultimo sguardo al fiume prima di arrivare all’aeroporto Amerigo Vespucci poi… Ciao Firenze, alla prossima volta ! Mi ha fatto molto piacere rivederti….

mercredi 22 avril 2015

Florence et moi !

Florence est belle. Et elle le sait.
Beaucoup l’ont célébrée, de Dante à Stendhal. Ce dernier a même été frappé d’un étrange syndrome, proche de l’évanouissement, à la vue de tant de merveilles conjuguées.
Certes, la nature lui a beaucoup donné. Et la volonté humaine a fait le reste, d’une rive à l’autre de l’Arno, aidée par la magnificence de plusieurs dynasties de Médicis.
Mais la beauté et la grâce ne sont pas ses seules qualités. Elle est spirituelle et cultivée.
Machiavel
Les statues de ses maîtres à penser, Piazzale des Offices, rappellent, si besoin est, combien Florence aime l’esprit. De Machiavel à Léonard de Vinci. Et aime la vie, car la renaissance semble inscrite dans ses gènes !
 
Vous l’aurez sans doute compris, entre Florence et moi, la première rencontre ne date pas d’hier. Pour autant, comme dans toute histoire, il convient de s’offrir des retrouvailles.
En ce mois d’avril, la « seconda volta » fût telle que je l’avais imaginée. Mieux encore.
Car j’avais oublié que Florence a aussi l’esprit de famille. Au sens large et les amis en font partie. Ils sont nombreux à se retrouver à l’heure de « l’aperitivo », avec ou sans chianti, dehors, aux marches des « palazzi », et à partager l’art de vivre, à l’italienne. Par petits groupes joyeux. Quel plaisir de les observer et de s’y mêler. Pour cela il faut un peu s’éloigner du cœur touristique. Aller de Santa Croce à l’Oltrarno, ou encore et c’est peut-être mon préféré, dans le quartier de Santa Maria Novella, vers Ognissanti. Non loin de là, rue Solferino se trouve l’hôtel De Rose. Je devine le sourire de certains de mes amis…
 
Donc, à deux pas du fleuve, la maison est charmante et l’accueil fort sympathique, presque familial, de la « colazione » au coucher du jour. D’ailleurs, le propriétaire des lieux a des racines lyonnaises, du côté de Saint Genis Laval et du plaisir à bavarder avec des français, d’origine italienne… L’art de la conversation, une spécialité dont raffolent aussi les florentins.

Santa Maria Novella
Grazie mille a tutti, à la Signora pour ses conseils avisés, et à la gentillesse de tous, même pour garder un œil sur le scooter garé au bas de l’immeuble.
 
C’est qu’à Florence la circulation répond à des consignes strictes. « Vietata » pour les véhicules motorisés dans le centre historique, sauf pour les résidents. Touristes, gare à la vigilance de la caméra !
Utile néanmoins, le Piaggio,  pour prendre de la hauteur et admirer la ville depuis Santa Maria dei Monti, à l’heure où la lumière nimbe les dômes et les ponts.  Et aller jusqu’à Fiesole voir les amandiers en fleurs et les oliveraies dans d’ondoyantes collines.
 
Au retour, halte à Boboli pour ses jardins, succession de pelouses et de bassins en terrasse.
La « passeggiata » du soir, tout comme le café, est une institution à Florence. Depuis la rive gauche du fleuve, s’arrêter à La Carraia, à mon sens le meilleur glacier de la ville, ou guetter la sortie du dernier Moretti au cinéma théâtre de l’Odéon. Contempler les façades de marbre des églises, silencieusement.
 
Santa Maria Del Monti
Un seul regret, ne pas pouvoir intra-muros emprunter de vélos, en libre service.  Ce serait pourtant une alternative aux baskets avachies des touristes… Et peut-être une suggestion à faire au Maire de Florence, pour permettre aux visiteurs un usage serein de la bicyclette, comme à Lyon avec Vélo’v ? Signor Sindaco, se mi sente
Les deux villes ont déjà un petit air de cousinage, surtout le long des berges où s’alignent des maisons aux teintes chaudes, de l’Arno à la Saône. Et nous avons à Lyon le pendant de la mythique officine-herboristerie de Santa Maria Novella.
Pourquoi pas d’autres échanges de bons procédés ? Je veux bien me faire ambassadrice de la cause …
 
Un dernier regard « al fiume » avant de rejoindre l’aéroport Amerigo Vespucci et Ciao Firenze, alla prossima volta ! Ho avuto molto piacere a rivederti…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

jeudi 2 avril 2015

Avoir de beaux yeux à Pâques !

J’ai toujours eu un doute quasi « existentiel » à propos de cette expression. Dans mon enfance, je l’entendais souvent après avoir profité d’une grasse matinée « Toi, tu vas avoir de beaux yeux à Pâques ». 
 
Aujourd’hui, en toute logique, je me dis qu’il devait plutôt s’agir d’œufs, car Pâques célèbre bien la tradition de l’oeuf. De la forme la plus allégorique à sa déclinaison en sujets chocolatés dans le style animalier. Un bestiaire chaque année revisité, même si le traditionnel lapin tire toujours son épingle du jeu… En voilà encore une, de ces expressions, dites idiomatiques, que l’on emploie sans trop y penser. Souvent représentatives d’un parler populaire, elles ponctuent la langue d’une note évocatrice, parfois « fleurie ». Et doivent aussi bien désespérer les traducteurs que faire les délices des psys…
 
Car au-delà de l’imagerie familière, elles reflètent une vision de notre rapport aux choses et aux êtres et surtout laissent souvent place à l’interprétation. En cela proche de la cure analytique et de son intérêt pour les non-dits.
 
Parmi mes préférés, « dès potron-minet » que j’ai un temps confondu avec « poltron-minet ». Non pas que j’assimile les chats à des animaux peureux, tout au moins prudents.
Il est d’ailleurs amusant de constater combien ces mots associés peuvent donner lieu à diverses définitions étymologiques et détournement de sens. Ainsi, Balzac dans Le Père Goriot parlait de « patron-minet ». Allez savoir pourquoi ?  
C’est ce qui a dû arriver à mon histoire d’yeux de Pâques…Un jeu de mots, une déformation d’usage, ou comment exercer le regard à la chasse aux œufs. Trouver ce qui est caché, entre les lignes…
 
Amusant parallèle qui m’a donné envie de poursuivre la quête des expressions symptomatiques de nos modes de pensée. Parmi les trouvailles que j’ai pu faire, outre quelques grands classiques comme « faire un déjeuner de soleil » ou « partir en eau de boudin » je me suis étonnée de « passer la nuit sur la corde à linge »… Celle-ci était, pour moi, inconnue au bataillon, et si j’ai bien compris fait référence à une nuit blanche. D’autres m’ont dit, une nuit bien arrosée… Question de culture locale sans doute !
 
Car il doit aussi y avoir du « régionalisme » dans ces locutions, et des variantes chez nos amis francophones, et québécois en particulier. Chez qui d’ailleurs une « blonde » n’est pas une personne écervelée, mais une « amie de coeur ». Personnellement, je préfère nettement cette version-là… 
 
Je m’égare un peu du sujet mais à la veille de ce long week-end pascal, on peut bien « prendre la clef des champs », faire fi des « querelles de clocher », et s’offrir non seulement du chocolat- mon préféré, le chocolat noir, voilà c’est dit- mais aussi un peu d’exercice zygomatique, excellent pour la santé, tout autant que le magnésium.
 
Alors belles fêtes à toutes et à tous, profitez bien de l’instant présent et « Au plaisir »… De vous retrouver prochainement !