samedi 21 janvier 2017

A la Maison Pour Tous, on pousse les murs…

« Record de participation absolu ! » « Encore mieux que l’exercice précédent »  « Des adhérents fiers de leur Maison » «Un président en marche vers sa réélection ! » « Ambiance électrique jusque tard dans la nuit…»

Ces titres, vous ne les verrez pas dans vos quotidiens. Ils ne feront pas la une des journaux d’opinion, du soir ou du matin, encore moins la manchette des journaux à sensation. Et j’ajouterai, non sans malice, que les instituts de sondage n’avaient rien vu venir… Alors de quoi s’agit-il donc ? Certainement pas du résultat de l’élection du WE car, à l’instant où j’écris ce billet, rien n’est encore officiellement joué entre les sept prétendants à la Primaire de la Gauche et des Ecologistes. Sondeurs, sondés devront attendre le résultat des suffrages exprimés. Et pour le moment, les électeurs gardent la main. Verdict demain en fin de journée. Une journée que, pour ma part, je passerai dans un bureau de vote en tant que militante et élue socialiste, à accueillir les lyonnais qui ne manqueront pas de se présenter. En compagnie d’autres militants, de camarades. C’est un joli nom camarade, chantait Ferrat… Nous serons dans une de ces écoles de la République, vénérable et plus que centenaire, mais qui tient bon et, j’espère, nous tiendra chaud en ce mois de janvier glacial. Un dimanche d’élection qui en annonce d’autres, suivis de soirées électorales où experts en tous genres viendront nous expliquer comment on en est arrivés là. Des soirées qui m’en rappelleront de plus anciennes, celles où, encore enfant, j’assistais aux empoignades entre Georges Marchais et Jean-Pierre Elkabbach. La présence de ce dernier comme interviewer dans les débats des primaires, de droite et de gauche, m’a d’ailleurs bien amusée. JP, le retour !

Revenons-en à nos moutons. Enfin, à cet événement auquel j’ai assisté aujourd’hui, en direct, et au milieu de 350 autres personnes. Ce n’était pas un meeting, ou encore une cérémonie de vœux à la population, encore moins une soirée VIP. C’était, c’était… une assemblée générale. Une assemblée générale ordinaire, délivrant rapport moral, financier et rapport d’activité annuels d’une association d’éducation populaire. Une association forte de ses 3500 adhérents, sans compter les sympathisants. Une association avec une charte de valeurs partagées, des militants, des citoyens engagés. L’un d’entre eux manquait pourtant à l’appel en ce samedi 21 janvier 2017.  Subitement disparu. Alors, nous lui avons rendu un bel hommage en ouverture de séance, ses vieux copains en tête, passablement émus. Ceux avec lesquels il aimait ferrailler, à l’occasion. Pas face caméra bien sûr mais dans des débat néanmoins ardents et passionnés. Il ne connaîtra pas l’issue de l’élection présidentielle, ce militant qui, jusqu’à son dernier souffle, se sera consacré à l’écriture d’un livre sur les algériens dans les brigades internationales en Espagne. L’actualité politique l’intéressait et l’inquiétait aussi, confrontée au prisme de la réalité historique. Il ne connaîtra pas la suite, ni même le résultat des primaires. Pas sûr qu’un des candidats ait eu d’emblée sa faveur. Au jeu des sept familles, il aurait préféré rebattre les cartes et peut-être même renverser la table… mais sans détruire la maison. Le temps est assassin.

Je finirai simplement par les quelques mots que j’ai prononcés à la mémoire de Georges Gonzalez en clôture de mon intervention. Après avoir rappelé mon optimisme quant à l’avenir de la Maison Pour Tous des Rancy, et l’importance du soutien de la Ville de Lyon. Une maison dont l’extension verra le jour en 2018, sur son parvis, et qui, en attendant, n’hésite pas à investir l’espace environnant, les beaux jours revenus.  « Incroyables comestibles », « Rue de l’avenir, Rue aux enfants », festival des Rancy, les initiatives ne manquent pas. Une « Maison bleue » dont la devise pourrait bien être : « Une pour tous, tous pour une ! ». Proposition que je soumettrai peut-être au prochain conseil d’administration, avec la complicité d’Alexandre Dumas…

Pour Georges :
« C’était un homme de convictions, vous l’avez tous rappelé. Avec des racines profondément ancrées.  Le sud dans la voix. Son histoire personnelle, il en avait parlé dans un de ses livres, « Un pont sur la Méditerranée », un titre qui dit beaucoup sur la nécessité de relier les hommes les uns aux autres, en dépassant leurs différences, visibles ou invisibles. Construire des ponts, des passerelles, au lieu de murs, c’était aussi son engagement au service de l’éducation populaire et de la transmission de savoirs.


J’avais appris à connaitre Georges Gonzalez en travaillant au sein de votre conseil d’administration. Et puis, je le croisais parfois dans mon quartier, nous étions voisins, même si un arrondissement nous séparait… Enfin, juste une rue à traverser, rien du tout. Bagatelle au regard d’une ville de plus de 500 000 habitants. Ces rencontres impromptues étaient toujours l’occasion de conversations pleines d’humanité et de vie. C’est le souvenir de ces instants, précieux, que je garderai en mémoire. Longtemps. »