mardi 7 mars 2017

En campagne avec Benoit Hamon

Il trace son chemin. Sans tambours ni trompettes, indifférent à la marche des médias qui lui préfèrent le cas Fillon et sa famille politique, aujourd’hui « grand corps malade », ou la nouveauté incarnée par Emmanuel Macron.

Des meetings dans les villes de province aux rencontres toutes simples avec les français. Ceux des métropoles comme ceux de la France périphérique ou rurale. Ne dédaignant pas les « Causeries au coin du feu », version On n’est pas couché, Benoit Hamon, c’est aussi le gars prêt à affronter tempêtes et vents mauvais. Pour un breton, quoi de plus naturel… Sa silhouette en caban noir, mèche rebelle et regard azur, n’est pas celle d’un candidat classique, tout comme son petit salut, la main sur le cœur. Bon, la normalité, on a déjà essayé avec François Hollande, et on sait combien en politique, plus qu’ailleurs, les beaux habits, comme les belles paroles, peuvent masquer l’inanité de l’être, « son insoutenable légèreté », voire son cynisme.

Il  n’est pas franchement « une grande gueule » Benoit Hamon, pardonnez-moi l’expression, ni un trublion, même s’il a été catalogué dans le camp dit des « frondeurs ». Aujourd’hui une force tranquille se dégage de l’homme. Il avance, sûr de ses idées. Son programme, il m’a plu, comme à la grande majorité des deux millions de français venus voter aux primaires. C’est qu’il a le mérite de poser les questions de fond concernant la société et l’avenir de la planète, cette terre que nous habitons tous, comme l’écrit si bien Christiane Taubira. Et ses propositions font mouche : de la santé-préservation de l’environnement à la raréfaction de l’emploi et du salariat. Je fais à dessein la différence entre l’emploi et le travail car de travail, certes nous n’en manquons pas, dans nos vies privées comme dans nos fonctions sociales, si nous voulons bien les exercer. Parents, bénévoles associatifs, citoyens engagés dans les processus de la démocratie participative, ou même élus locaux, de celles et ceux qui au quotidien donnent de leur temps, sans même percevoir d’indemnités en retour. 


Revenons-en au candidat du Parti Socialiste et d'Europe-Ecologie-LesVerts. Il n’a pas le gout de l’aventure personnelle mais des idées sur la vie en collectivité, ça, il n’en manque pas ! De l’éducation des plus jeunes, à l’attention à apporter au terme de toute existence. Plus qu’un droit à mourir dans la dignité, celui de choisir sa fin. Réaliste, il l’est à mon avis, car il prend acte des grandes révolutions du 21ème siècle, bénéfiques ou néfastes, et de leur impact sur notre quotidien. Taxer le travail les robots car il génère des gains de productivité, développer une agriculture plus respectueuse de l’environnement et des hommes qui produisent notre alimentation. Légiférer sur les perturbateurs endocriniens et les pesticides, cette chimie qui, à petites doses, a fini par envahir nos maisons et à polluer nos moindres faits et gestes, de notre banal gel douche au contenu de nos assiettes. Et que dire de l’air que nous respirons ? Sans généraliser l’usage de la voiture électrique, il faut bien avancer sur la question du diesel, des énergies fossiles, du nucléaire, programmer leur remplacement, bref avoir une vision assumée des défis écologiques. L’échéance est proche si l’on n’y prend garde… et comme le dit très justement Benoit Hamon, on ne négociera pas avec la planète ! Un mandat, c’est court et long à la fois. Elu président, il propose d’expérimenter le revenu universel d’existence pour les jeunes, soit les 18/25 ans. De passer à la sixième république, celle que tous les candidats de gauche appellent de leurs vœux, avec ou sans constituante. Une grande loi de moralisation de la vie politique, comme préconisé par le duo des centristes associés ? Elle sera incluse dans une nouvelle constitution. La société actuelle est bien différente de celle de De Gaulle et des nostalgiques de l’homme providentiel, du sauveur de la France. Alors, se doter d’autres institutions, plus participatives, n’est pas un crime de lèse-majesté, simplement une adaptation du système, plébiscitée par les citoyens. Loin du populisme ambiant et des dangers qu’il fait courir à la démocratie…

Il ne reste que sept semaines pour faire campagne, sept semaines pour faire battre le cœur de la France et, dans le sillage de Benoit Hamon, aller à la rencontre des habitants de notre beau pays. En attendant les premiers débats et le face à face entre les différents candidats, et leurs idées respectives - une confrontation nécessaire, je serai avec d’autres, sur le terrain, pour mener la bataille des idées.
Pour la France qui vient.😊