mardi 22 décembre 2015

Commission de sécurité, mode d’emploi !

A priori, rien  à voir avec l’Etat d’urgence ou même le Plan vigipirate. Une commission de sécurité réunit différents acteurs dont la mission est de veiller à la sécurité des lieux dits ERP, soit les établissements recevant du public. Pour animer ces visites, la présence d’un conseiller municipal est indispensable. Pour autant, et à moins d’être soi-même du métier, c’est en suivant le pompier dans ses investigations sur place que l’on prend conscience des enjeux. De la simple signalétique des issues de secours au bon fonctionnement des alarmes incendie et autres systèmes de désenfumage. Ma dernière visite en date, à la Bourse du Travail, m’a permis de rencontrer le RUS de service- trois lettres qui désignent tout bonnement le « responsable unique sécurité ». Et aucun lien de causalité avec d’hypothétiques origines slaves de la personne… L’objet de cette visite était de réceptionner le nouveau SSI, « système de sécurité incendie », reconfiguré à l’aune d’un espace comprenant à la fois une salle de spectacle, des locaux associatifs et une salle de congrès. Je ne vous cache pas l’importance de la « machinerie » mise en oeuvre...
 
En presque deux ans de participation à ces commissions, j’ai ainsi pu me familiariser avec un jargon propre aux professionnels de la sécurité –  petit inventaire non exhaustif ci-dessus -   et à des procédures dont je ne connaissais pas même l’existence. Rassurant au final de savoir qu’en France, élus, responsables des services techniques de la ville, pompiers et policiers se concertent sur la conformité des établissements publics et privés, hors immeubles d’habitation bien sûr... Sont concernés les écoles, les équipements d’hôtellerie et de restauration, les centres commerciaux, salles de sport, de spectacles, maisons des jeunes et de la culture, les locaux administratifs, hôpitaux, etc, tous classés selon leur catégorie 1, 2, 3, 4…
 
Pas d’étoiles à décerner ici mais l’assurance pour le public et le personnel y travaillant d’être évacués en toute sécurité lors d’une alerte incendie. En cas de consignes non respectées, la commission peut émettre un avis défavorable à la poursuite de l’activité. Honnêtement, cela m’est arrivé une seule fois… et les prescriptions ont pu être levées rapidement grâce à la responsabilité de chacun. A l’attention de mes collègues qui hésitent encore à se lancer dans l’aventure : vous apprendrez beaucoup côté coulisses et c’est vous qui aurez le mot de la fin en rendant l’avis de la commission à l’issue des délibérations !
 
Parmi les temps forts, j’ai en mémoire une déambulation particulièrement bien encadrée, et remarquée, dans les allées de la Part-Dieu, ainsi qu’une visite dans une crèche où les enfants étaient vraiment très très impressionnés par l’uniforme aux multiples poches et accessoires de l’agent de police.
Je me dis que depuis, certains ont peut-être commandé le même au Père Noël – c’est de saison - ou  bien un déguisement de pompiers, grand classique du genre…
 
Comme quoi la sécurité, en plus d’être vital, ça peut aussi faire rêver !

samedi 12 décembre 2015

Lyonnaise avec deux « N »

Chaque déménagement est une forme de détachement avec un avant, même si on emporte avec soi des cartons remplis d’objets connectés à nos souvenirs. Surtout si on quitte une région aimée. Ma mémoire est pleine de ces madeleines au parfum d’enfance. Il m’arrive de les partager en écrivant. Confidence pour confidence, ce soir c’est avec amertume que je songe à tous ces paysages connus et les pas perdus résonnent tristement à mes oreilles. Car depuis dimanche dernier, les sirènes lepénistes ont su séduire les électeurs de la région lorraine, renommée « Grand Est » depuis son mariage avec l’Alsace et la Champagne-Ardenne. Arrivé en tête à Metz, Lunéville, Toul, Longwy, même si  Nancy a résisté et placé le candidat socialiste bon devant au soir du premier tour- merci Stanislas-, le FN pourrait emporter la mise le 13 décembre. Je songe à cette chanson « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine », écrite au lendemain de la guerre de 1870. Contexte différent me direz-vous puisque cette fois-ci Lorrains et Alsaciens peuvent librement choisir leur camp. Idem pour les habitants du Nord-Pas-de-Calais et de PACA.


Je pense à mes amis là-bas, à ma famille, aux vivants et aux morts qui n’auraient pu imaginer un tel avenir, un tel sort… A ces français, un sur deux, qui n’ont pas même fait le geste d’aller voter. Désabusés, désenchantés, toujours le même refrain… dont il faudrait bien changer…
Je pense aussi à ceux qui sont venus dans mon bureau de vote dimanche dernier, mes voisins entre autres. A ceux qui reviendront. Aux anciens et aux nouveaux lyonnais. Moi-même suis devenue lyonnaise il y a dix ans. Par choix. Nouvelle ville, nouvelle vie, à la croisée des chemins. Emménagement dans un arrondissement au hasard, enfin presque, entre Part-Dieu et Berges du Rhône, au cœur de la cité. J’aurais certes pu m’installer ailleurs, à Paris ou à Rennes, ou encore Marseille, et l’histoire aurait été différente. Plus ou moins belle.  Et pourquoi ( pas) le Brésil ? ajouterait Christine Angot. That is the question… Mais voilà c’est à Lyon que je vis, milite, travaille. Et j’aime ma nouvelle région, à la fois ouverte sur le monde et fidèle à ses valeurs. Pas de danger immédiat d’une victoire du Front national en Rhônes-Alpes-Auvergne. Pour autant, ne pas baisser la garde. Rester vigilants face à une droite extrême et arrogante… Donner envie aux abstentionnistes d’exercer leur droit de citoyens. Responsables.

La journée de dimanche prochain promet d’être longue. Dans les bureaux de vote et ailleurs.
Et sous tension en cette période d’Etat d’urgence. Entre « front républicain » et stratégie du « ni-ni », chère à Nicolas Sarkozy.
Le soir venu, j’espère ne pas finir trop NRV, à l’image de mes initiales.
Comme quand on me fait épeler mon nom, et répéter que Vannini prend bien deux « N ».   Lyonnaise ou Nancéienne, même combat ! D’ailleurs l’orthographe et la prononciation, c’est une autre des épreuves des jours d’élection. Les yeux rivés sur le cahier d’émargement et les cartes d’identité, rester attentif à ne pas faire de faute pour ne pas froisser la personne en face de soi, respecter ses origines, son histoire. Je me souviens d’une dame qui tenait absolument à l’accent sur son « e » final. Veiller à ne pas troubler l’électeur, suffisamment désorienté au moment de faire son choix : l’isoloir, les papiers à présenter, le vote, la signature. Il lui faut tout faire dans le bon ordre, sous les regards  ...

L’enjeu est le même pour le président ou la présidente de bureau avant de clore le scrutin, de passer au décompte des voix et à la fin des opérations électorales.


La politique n’est  pas seulement affaire de calcul. C’est aussi le lieu des humanités…