dimanche 26 juin 2016

Avec le ballon rond, on connait la chanson…


Alors, si j’y allais de mon couplet…

Médiatique, mercantile, décrié et idolâtré à la fois, proie favorite des hooligans et bûcher des vanités, le football cumule les superlatifs en tout genre, pour le meilleur et pour le pire. Il n’en reste pas moins éminemment populaire, sait à coup sûr faire vibrer les cœurs et pas seulement au moment d’entonner les hymnes nationaux… Peu de sports ont ce pouvoir-là. Drapeaux peints sur le visage, emperruqués, les supporters s’affichent aux couleurs de leur pays. Tant que la rivalité n’attise pas les rancœurs nationalistes à proximité des stades, tout va bien. D’ailleurs, ces bagarres de rue, savamment orchestrées par des esprits très éloignés de la pratique et de la compétition sportive, sont plus un avatar du climat ambiant que  la « loi du foot ». 

Les nombreux supporters croisés dans les rues de Lyon la semaine dernière n’appartenaient heureusement pas à cette catégorie.  Allure de touriste bon enfant, pacifiques appareils photo en bandoulière, nez en l’air, se baladant entre averses et éclaircies car le temps n’était pas vraiment de la partie… Mais les supporters de l’Irlande du Nord sont habitués aux sautes d’humeur de la météo. Depuis, l’été et la chaleur se sont imposés à Lyon, et d’autres partisans sont venus encourager  leur équipe favorite, nos amis portugais en tête.

A les voir déambuler ainsi, je me suis posée la question de savoir ce qui différenciait un supporter made in 2016 d’un supporter des décennies précédentes. Et si au refrain du « c’était mieux avant », on pouvait s’essayer sans risque. J’ai  ainsi dû piocher dans mes propres souvenirs et revivre en pensée l’époque où un certain Michel Platini faisait ses débuts à l’AS Nancy Lorraine, sous le maillot orné de l’emblématique chardon « Qui s’y frotte, s’y pique ». Jeune garde montante de l’équipe, évoluant en duo avec Olivier Rouyer, il jouait déjà son avenir.  Petite anecdote au passage : ma prof de français d’alors, invitée à une réception à l’hôtel de ville en présence des joueurs de l’ASNL, avait rapporté à tous ses élèves des photos dédicacées des deux stars locales. Une vraie fan cette Evelyne ! Oui, elle s’appelait Evelyne ma prof, et vivait encore chez ses parents … Il n’y a pas de prédestination à la condition de fan, toutes origines confondues, d’ici et d’ailleurs, dans la mêlée filles, garçons, jeunes, vieux, répondant au nom d’Abdel, de Vincent, de Marco, de Thierry, de Louiza, de François, tous solidaires et unis  vers un même but, la victoire de leurs champions.

Séquence plutôt amusante à revisiter même si, à quinze ans, je n’étais pas une grande supportrice. Mes héros à moi étaient plus à chercher du côté de la musique. Les footeux à la maison, c’étaient les hommes, père, grand-père et oncle paternel. Et impossible de regarder autre chose à la télé un soir de match, surtout quand les bleus jouaient. Là, je m’arrête un instant pour lever toute ambiguïté car sous l’égide de « bleus » il y avait bien deux équipes de nationalité différente : l’équipe de France et la squadra azzura… La soirée la plus cruelle étant celle où les deux camps s’affrontaient sous les yeux de leurs supporters meurtris, coupés en deux, crucifiés … Et croyez-le, dans ce cas de figure, le spectacle était autant dans la lucarne que de l’autre côté de l’écran…

Quand Michel Platini, après une carrière chez les Verts, s’est envolé pour la Juventus, remportant au passage tous les trophées et toutes les consécrations possibles, le fils d’Aldo et d’Anna  réussit à faire vibrer plus encore le cœur de tous ceux qui avaient  la France et l’Italie en partage. Devenu Platoche, surnommé « le roi Michel » par nos cousins transalpins, immortalisé en milieu de terrain offensif, trois fois « Ballon d’or », le capitaine des bleus  fût un joueur d’exception. Même s’il est aujourd’hui  éclaboussé par une affaire de pot de vin au sein de la FIFA, il reste ce « numéro 10 », qui aura fait rêver des générations d’amateur de ballon rond. Des « tifosi »avertis de la tête aux pieds, et fiers d’être européens car des pays du Sud, l’Italie a bien été le premier à rallier l’Union Européenne, aux côtés de la France.  Et à prendre sa place dans l’histoire. Quoique critique, Beppe Grillo, auréolé de ses derniers succès électoraux, se déclare un partisan du maintien de l’Italie dans l’Union. Mais à quel prix ? Reste à voir comment  les tenants de la ligue du nord, toujours fermement opposés à l’accueil des migrants, tenteront de légitimiser leurs positions suite au Brexit. A l’instar d’autres populistes.

Retour au foot,  et clin d’œil final à Michel Platini : maintenu dans l’ombre de cet Euro 2016, il est né un 21 juin, en plein solstice d’été. De l’ombre à la lumière. ..  Avec quelques jours  de retard, bel anniversaire à lui et allez les bleus ! 

dimanche 5 juin 2016

Service civique « nouvelle donne »

C’est d’abord une affaire de langage, de vocabulaire où chaque mot choisi et utilisé a du sens : volontariat, mission, tutorat. Et puis, une histoire de personnes engagées, de cadre de vie et de règles à respecter, de codes vestimentaires. Tiens, tiens, cela rappellera à certains l’esprit du fameux service militaire… A sa différence pourtant, le service civique fait appel à des volontaires, des jeunes gens, garçons et filles confondus, désireux de s’engager dans une mission d’intérêt général. La limite d’âge ? 25 ans, 30 ans pour les jeunes porteurs de handicap. En 6 ans, près de 130 000 jeunes ont déjà effectué une mission de 6 à 12 mois dans une collectivité locale, un ministère ou une association, sous la responsabilité d’un tuteur. Et l’objectif est d’accueillir, d’ici à 2020, la moitié d’une classe d’âge, soit environ 350 000 jeunes, avec un budget dédié d’un milliard d’euros.

Pour valoriser ce dispositif, nous avons organisé cette semaine en mairie une rencontre entre des représentants d’associations implantées localement ou organisées en fédération, et Unis-Cité, partenaire de l’Agence du Service Civique. Témoignages de jeunes volontaires sur leur mission en cours, éclairage sur les formalités d’agrément pour les associations, et au dire des participants, des échanges nourris et constructifs. Mission réussie ? Oui, si l’on considère ainsi  le rôle des élus de proximité : faire se rencontrer des idées, des envies, des énergies, afin de nourrir petits et grands projets. Et bâtir, au quotidien, pas à pas, une société plus unie et fraternelle.

Outre l’accroissement progressif du nombre de bénéficiaires parmi les candidats, le service civique a pour ambition d’accompagner les jeunes des quartiers inscrits en géographie prioritaire. De redonner à chacun confiance en ses capacités, et dans l’avenir, en luttant notamment contre le décrochage scolaire. A l’image de ce qui avait été initié en 2015 avec les « Ambassadeurs du livres » et la centaine de jeunes volontaires déployés par l’association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) dans les écoles lyonnaises.

« Etre utile aux autres et être utile à soi », une phrase qui résume bien la philosophie du service civique « nouvelle donne ». Et comme l’a rappelé lundi dernier, Philippe Tiberghien, le président d’honneur d’Unis-Cité Rhône-Alpes, - titre auquel je devrais sans doute ajouter l’Auvergne  - une mission de service civique n’est pas un emploi précaire. Elle ne se substitue pas non plus au travail d’un salarié mais doit être le fruit d’un projet mûrement réfléchi, à la fois pour le jeune accueilli et pour son tuteur. Gage de réussite, cette réciprocité dans l’engagement est aussi un moteur.

Tous vêtus d’un emblématique tee-shirt orange, et forts de la diversité de leurs origines et de leurs parcours, voilà donc la signature des volontaires d’Unis-Cité. Des jeunes qui, jour après jour, vivent une aventure humaine mise en musique par des professionnels du service civique. Côté associations, la possibilité de recevoir un agrément collectif est une bien jolie manière de se rassembler autour d’un projet culturel, sportif, en lien avec l’écologie ou encore la santé. Un objectif de mutualisation et un esprit de dialogue que je poursuis toujours au travers des Rencontres de la vie associative et citoyenne. J’attends d’ailleurs de voir qui les premiers répondront à l’appel…

Alors, une adresse pour celles et ceux qui veulent se lancer : l’antenne locale d’Unis-Cité dont le siège est historiquement installé au 293 de la rue André Philip, http://www.uniscité.fr/antenne/rhone. Car il faut bien le rappeler c’est ici, à Lyon 3ème, qu’a été fondée la première délégation régionale d’Unis-Cité en 1998. Une association pionnière pour une ville pionnière. ;-)