mardi 25 novembre 2014

« Montchat Village »

Montchat, un quartier du 3ème arrondissement à deux stations de tram de la Part-Dieu.
Et pourtant, comme dans un village, on y trouve la place de l’église et ses monuments aux morts, un marché, un jardin public. Et puis il y a le château, et juste à côté un grand bâtiment, l’Espace Elsa Triolet : le lieu d’expression de la vie associative locale. Une Maison de quartier, une salle de spectacle et la Maison des jeunes composent cet espace mutualisé.
C’est ici que se réunit le Conseil de quartier pour décider d’aménagements intéressant le quotidien des habitants.
 
Ce lieu, l’équipe municipale l’a inauguré avec l’ensemble des associations, il y a un an déjà. C’était le 23 novembre 2013.
 
De la conception à la réalisation, il s’est écoulé plusieurs années, de réunions et de débats, parfois vifs, notamment en conseil d’arrondissement, avant de pouvoir rendre au Foyer de Montchat une nouvelle jeunesse. Cela ne fût pas facile mais néanmoins passionnant. Avec le Maire Thierry Philip, Anne Brugnera, alors adjointe à la vie associative, et les services de la Ville, nous avons travaillé pour que chacun  puisse trouver sa place dans cette maison, des « occupants historiques » aux nouveaux venus. Car la famille s’est depuis agrandie…
 
Aujourd’hui, les associations présentes constatent que ce nouvel espace, idéalement situé au cœur de Montchat, leur apporte un regain d’adhérents et de visiteurs.
Se remémorer la Bibliothèque pour tous, à l’étroit dans une pièce dont le vieux plancher menaçait de céder et la voir désormais installée dans une vaste salle, éclairée de plusieurs puits de lumière, suffit à vous donner une irrépressible envie de lecture.
 
Certes, tout n’est pas encore parfait.
Il manque aux joueurs de cartes du Club de l’Amitié un endroit de convivialité, petite boisson chaude en hiver et rafraîchissement à la belle saison. Vous comprenez, m’a dit un très gentil monsieur à l’issue de l’assemblée générale de l’association : « Nous, on passe là tous nos jeudis après-midi… Ensemble, on est quand même mieux que seul chez soi… ». Il n’a pas ajouté « devant la télé » mais je l’ai entendu, en creux.
J’ai promis de réfléchir à la question, en attendant que le projet de bar associatif de la MJC ne voie le jour.
 
L’Harmonie de Montchat-Monplaisir a dû adapter ses horaires de répétition en soirée aux horaires du gardien. Et les musiciens se sont finalement mis au nouveau tempo…
Les espaces extérieurs ne sont pas très faciles d’entretien à l’usage, d’autant plus que les enfants de l’accueil de loisirs les utilisent régulièrement pour les activités périscolaires. Ils ont  donc été repensés.
On peut imaginer un jour prochain où le jardin sera partagé entre les joueurs de cartes et les enfants … Je suis presque certaine que mon collègue délégué aux liens intergénérationnels poursuit le même rêve…
 
Pour autant, il commence à flotter dans ce lieu un petit air de bonne humeur. Gaëlle qui cultive le lien entre la MJC et les associations y est sans doute pour quelque chose : compétente, à l’écoute.  De même que Sylvie, toujours souriante, qui a rejoint l’équipe à l’accueil. Et Saadia, « l’âme de la MJC », selon un récent article paru dans le Progrès.
Bâtir une belle maison avec des matériaux de qualité, c’est bien mais il faut veiller à maintenir le fil entre les humains qui l’habitent. Cela demande du temps pour, à chaque pas, consolider ce précieux vivre ensemble.
Et puis au printemps, vers le 8 mars, un grand évènement se prépare autour de la personnalité d’Elsa Triolet. C’est une initiative de l’élu en charge des droits des citoyens et une idée qui suscite beaucoup, beaucoup d’enthousiasme. C’est communicatif l’enthousiasme et on en a  besoin …
 
Un jour, l’histoire d’Elsa Triolet a croisé celle du quartier de Montchat. Elle et Aragon vivaient alors dans la maison de René Tavernier, le père du cinéaste Bertrand Tavernier.  C’était sous l’occupation, rue Chambovet. Cet épisode, Elsa l’a raconté dans un de ses livres. C’est là  que Louis Aragon a trouvé l’inspiration pour écrire le célèbre poème:  Il n’y a pas d’amour heureux .

La vie tumultueuse de ces deux grandes figures politiques et intellectuelles ne s’est pas arrêtée à Lyon et même si la petite maison n’existe plus aujourd’hui, c’était bien de s’y attarder un instant, en pensée. Et de donner à l’ancien Foyer le nom d’ Elsa Triolet, comme un clin d’œil à une belle histoire pour un bien joli quartier.

 

lundi 17 novembre 2014

Dimanche et Fêtes

La période de Noël s’annonce déjà avec ses vitrines alléchantes, ses décorations et ses lumières qui nous renvoient à la féerie de l’enfance. Une période faste pour l’activité commerciale, dimanche compris pendant la période de l’Avent.  

Depuis plusieurs années déjà, le travail du dimanche tend à se banaliser. Les jours fériés où les commerces sont fermés se réduisent également comme « peau de chagrin » : 1er novembre, 11 novembre, pour ne citer que les deux grands week-end écoulés.
Sans être  passéiste ou adepte du « Jour du Seigneur », je m’interroge : si la consommation des ménages peut être « moteur économique », quid de notre projet de société ?
Un jour hebdomadaire supplémentaire d’ouverture des commerces pourra t-il enrayer la spirale du pessimisme ambiant et redonner le sourire à la France entière ? 
L’arsenal de plus en plus sophistiqué des campagnes publicitaires tend à nous le faire croire.   Un « leitmotiv » pour oublier la crise, le désenchantement et son corollaire d’incertitudes quant à l’avenir.
Si on ajoute que l’inventeur de la communication publicitaire n’est autre que le neveu de  Freud et qu’il avait très bien compris en son temps comment le désir, l’éros ou « pulsion de vie » pouvait être transformés en pulsion d’achat… Ou comment en toute conscience exploiter les ressorts de notre inconscient. 
Et que dire des « exclus » de la consommation ? A l’heure où tant de français se tournent vers les associations caritatives pour se nourrir, s’habiller, faire face au quotidien, on aurait presque honte de succomber aux sirènes de la pub.
Se faire pour autant chantre de la décroissance ? Non plus, même si l’état de notre planète doit nous inciter à consommer autrement et plus intelligemment.  

J’ai lu récemment un livre d’Annie Ernaux, en fait un journal, qui relate une année de ses visites au centre commercial et à l’hypermarché. L’œil de la romancière couplé à celui de la sociologue nous en apprend beaucoup sur notre rapport à ces temples modernes. Le lien primitif : la recherche de la nourriture et, plus moderne, le besoin de se « désœuvrer », au sens littéral.
Regarde les lumières mon amour, c’est le titre de ce court texte qui analyse la consommation de masse. Juste un extrait : « Au fil des mois, j’ai mesuré de plus en plus la force de contrôle que la grande distribution exerce dans ses espaces de façon réelle et imaginaire – en suscitant les désirs aux moments qu’elle détermine -, sa violence, recelée aussi bien dans la profusion colorée des yoghourts que dans les rayons gris du super- discount. Son rôle dans l’accommodation des individus à la faiblesse des revenus, dans le maintien de la résignation sociale (…) Pour autant, je n’ai cessé de ressentir l’attractivité de ce lieu et de la vie collective, spécifique, qui s’y déroule (…) »
Alors « Que faire ? » pour redonner du sens et de l’éclat à la pause dominicale. 
Le dimanche : un jour idéal pour aller voir une expo, en famille ou entre amis, faire son marché, en ville ou dans la nature - aller aux champignons, c’est de saison…
Et les dimanches de pluie, regarder en replay les meilleures séquences de la semaine télévisuelle, lire un bon livre – c’est aussi la saison des prix littéraires-, ou aller au cinéma.
Petite confidence, j’écris assez souvent les articles de mon blog le dimanche, à cette heure communément appelée « entre chien et loup ». Comme un remède au spleen du dimanche fin de journée… Peut-être… 

Tout en écrivant, je me suis amusée à recenser des films et des livres avec le mot dimanche dans le titre. Je vous en donne quelques uns mais la liste n’est pas exhaustive : Un
dimanche à la campagne de Tavernier, Vivement dimanche de Truffaut, Un beau dimanche de Nicole Garcia,  Inch’Allah dimanche de Yasmina Benguigui, Les Héros du dimanche d’ Oliver Stone, Jamais le dimanche de Jules Dassin pour les films ; Un dimanche à la piscine de Kigali de Gil Courtemanche, Sombre dimanche d’Alice Zeniter, Il avait plu tout le dimanche de Delerm, et Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot côté livres. Ce dernier ayant été mis en images par Jean-Pierre Jeunet avec Audrey Tautou et Gaspard Ulliel dans les rôles principaux. 
Il doit bien y avoir aussi des chansons qui parlent de nos dimanches… Oui, Dimanche à Orly de Gilbert Bécaud. Et il y a même cet étonnant duo de chansonniers : La Chanson du Dimanche.
Comme quoi, le dimanche, petite respiration dans la semaine, est bien source d’inspiration.  On peut choisir de ne rien faire. Stimuler notre imaginaire en le laissant vagabonder… S’accorder le luxe d’une sieste….  
Ou  encore pousser la porte d’une association qui propose un large panel d’activités pour occuper nos temps libres en balades et sorties culturelles et je pense plus particulièrement aux personnes qui souffrent d’isolement : « Un dimanche ailleurs », « l’Accueil des villes françaises », les clubs randonnée des MJC vous attendent.
Sans parler des associations sportives dont les bénévoles sont sur le pont dès « potron-minet », dimanche et fêtes, pour participer à l’éducation de la jeunesse ! 
Et en attendant que la consommation dominicale fasse ses preuves sur la bonne santé de l’économie, tournons-nous vers nos voisins allemands.
Si vous avez déjà eu l’occasion d’y séjourner, vous avez pu constater, à vos dépends peut-être, qu’en Allemagne, même dans les grandes villes, les magasins fermaient plus tôt qu’en France… le samedi après-midi…

lundi 10 novembre 2014

A un ami, à Philippe…

En sortant d’une commission municipale au cours de laquelle nous venions d’aborder la question de la modernisation de l’hôpital Edouard Herriot, j’ai eu comme un moment d’absence… C’est que la dernière fois où j’y suis allée, c’était pour rendre visite à mon collègue et ami Philippe Jeantet.
Les souvenirs affluent alors : de Philippe sur son lit d’hôpital au garçon gentiment frondeur rencontré pendant la campagne des municipales de 2008.
 
Je rentre chez moi. Déjà la nuit en chemin – perfidie du changement d’heure qui nous plonge dans les ténèbres avant 18h…  Je réponds à quelques mails et en archivant des documents sur mon ordinateur, je tombe sur le discours que Thierry Philip avait lu lors des obsèques de Philippe, le 26 avril 2010.
Un hasard, je n’y crois pas. Plutôt un signe envoyé par je ne sais quel réseau immatériel qui nous relie les uns aux autres. L’envie d’y croire…
 
Alors, Philippe, je t’écris où que tu sois. Je t’écris pour que tu continues à vivre dans la pensée de celles et ceux qui t’aimaient bien.
Et puis, je me souviens qu’on disait toi et moi, un peu en plaisantant, que je devrais « griffonner » quelque chose sur les petits et grands évènements qui émaillent un mandat d’élu. Tu disais : « 6 ans, c’est long et il va se passer plein de trucs… ». Toute une aventure… Tu es parti bien avant la fin et moi j’ai replongé pour un nouveau mandat. Alors c’est sûr, j’ai plein de trucs à te raconter, pas le temps d’en faire un roman, mais retracer quelques bribes de nos vies, ça oui…
 
D’abord, un heureux événement : Ludivine a eu un bébé, une petite fille prénommée Apolline. Et puis maintenant, à la mairie, on marie des gens du même sexe. Ah oui, et ça t’aurait bien fait plaisir : on a réussi à décrocher le portrait de Nicolas Sarkozy de la salle des mariages, remplacé par François Hollande, élu en 2012. 
A ce stade du quinquennat, je suis certaine que nous aurions ensemble de longues conversations sur l’avenir de la gauche et les orientations du gouvernement actuel. On ne serait pas d’accord sur tout, même si je dois avouer que toute socialiste que je sois, je suis un peu déçue par la politique du changement … Notre conversation se finirait fatalement par un verre de L’Autre côté du pont. D’ailleurs, je n’y vais plus guère depuis que tu es parti. C’est plus pareil… et désormais, je passe rarement cours Gambetta.
Christiane Poly est partie elle aussi, emportée par la même maladie que toi.
Notre maire a quitté Léon Bérard et a été élu président de l’Institut Curie. Il y consacre toute l’énergie dont tu le sais capable.
Lyon va devenir une métropole, et on construit de nouvelles tours à la Part-Dieu. Le 3ème ne cesse de grandir et a encore plein de projets à réaliser, avec les anciens et les nouveaux élus.
Jérôme s’occupe toujours de la Culture et Abdel du Sport, Catherine de l’Urbanisme et Rolland des Droits des citoyens. Laurent arpente encore l’arrondissement à vélo. Fabrice est au Commerce et Anne a succédé à Yves Fournel à l’Education et j’allais oublier : Najat est devenue ministre… de l’Education, après un passage au ministère des Droits des femmes. Eclatant parcours … Martine Roure n’a plus de mandat politique mais elle est présidente de Lahso, une association qui te plairait, je crois.
Guy est adjoint au Maire de Lyon, tout comme Anne et Képé, et Jean-Louis Touraine a été réélu député. Moi, j’ai toujours la responsabilité du forum des associations, dont une allée porte ton nom… Je suis aussi déléguée à la Politique de la ville et à l’Education populaire mais plus auprès des Anciens combattants. Tu ne pourrais plus me taquiner à ce sujet…
Claude a terminé – enfin presque, les travaux de notre appartement et se consacre désormais à réaliser des films. Tu te souviens sans doute de celui de la campagne, le premier. Ben voilà, il a attrapé le virus…
Parmi les nouveaux que tu ne connais pas, il y a Lucie. Elle a repris le dossier de l’Economie sociale et solidaire, un sujet qui te passionnait tellement… Mais je sens que tu voudrais avoir des nouvelles de l’Olivier des Sages… Eh bien, tu serais fier car le « bébé » est devenu grand et fort. Il a même un p’tit frère à Villeurbanne ! Il faut continuer bien sûr à l’accompagner… Solange et Zorah sont toujours aux commandes et la prochaine étape, c’est la création d’une épicerie sociale et solidaire en 2015.
 
Voilà, Philippe, j’ai eu 50 ans et je suis même devenue grand-mère… Tu vois, j’ai réussi à te faire rire ;)
Et puis il y a ce blog. J’y consigne un tas de choses pour conserver la mémoire du temps qui s’écoule et des belles rencontres que nous offre la vie, au passage. Mes colères aussi, parfois…
 
Pardon pour cet inventaire à la Prévert mais j’ai tout écrit d’un trait, avec parfois des larmes dans les yeux. Et je ne voulais pas « retoucher » ces lignes …
 
Je vais finir ma lettre en citant quelques phrases de Thierry Philip, prononcées au moment de te dire adieu : « … A Saint Pierre, nous avons tous envie de dire : toi Saint Pierre qui préside au paradis, si tu crois t’en sortir avec juste un petit projet alternatif au sien, un bistrot… mais sans olivier, c’est mal connaître le personnage. Il ne lâchera rien, il sera prêt à renoncer au paradis, il n’est pas dans la demi-mesure le Philippe (…) Alors, tu vois, Philippe, le terrain, si terrain il y a là-bas, le terrain est préparé, il t’attend de pied ferme, le Saint Pierre, prêt à poursuivre au-delà de tes espérances les plus déjantées, les projets qui te tenaient tant à cœur. Et nous on va rester là, bouche bée, englués dans la réalité d’ici-bas, pas certains d’arriver à construire pour le plus grand nombre un petit bout de paradis sur terre. Et sans toi, ce sera encore plus dur, Philippe …»
 
C’est tellement vrai … On n’a pas fini de se battre ici-bas !
 
Lyon, le 8 novembre 2014

samedi 1 novembre 2014

En passant par la Lorraine ...

Des quelques jours passés en Lorraine la semaine dernière, j’ai rapporté des images et des impressions et l’envie de les partager… 
 
C’est ainsi qu’à Metz, au Centre Pompidou, j’ai visité l’exposition : « Formes simples ». De ces formes « iconiques » et intemporelles, beaucoup d’artistes ont su magnifier l’essence originelle : la sphère, l’œuf, l’anneau, l’arc… C’est très beau, à la fois structurel et poétique, des blancs et des couleurs nuancés selon la matière travaillée.
Je me suis demandée, sans trop d’illusions, si le maire FN de la petite ville d’Hayange, qui semble confondre mobilier urbain et œuvre d’art, avait eu le loisir de se rendre à cette expo, non loin de sa commune.

L’art n’est ni gai, ni triste. Il interroge plutôt qu’il ne distrait.
De plus, la fontaine, jugée « sinistre » par l’édile, et qu’il avait fait peindre en « bleu marine » au cœur de l’été dernier pour l’harmoniser à la couleur des jardinières municipales, symbolisait le passé minier de la région !
Double hérésie (déni de création et mépris de la mémoire ouvrière)… et triple zéro pour Monsieur le Maire !

Aurélie Filipetti, alors ministre de la culture, avait bien analysé la situation : « Cet incident est révélateur de la conception de la politique culturelle qu’ont les élus du Front national et qui appelle à la plus grande vigilance. »
Cela s’apparente également à la position de l’élu FN au conseil municipal de Lyon, quant au vote des subventions attribuées aux associations culturelles : une opposition systématique.


Centre Pompidou-Metz
 
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Quittons Metz pour une autre destination … Nancy en l’occurrence… Et le plaisir d’une balade dans les rues de ma ville natale, entrecoupée d’un déjeuner à la brasserie l’Excelsior. l’Excel pour les habitués, haut lieu de la vie estudiantine dans les années 80 – le prix modique du café dans ce cadre mythique contribuait à sa fréquentation assidue…
Place Stan
A Nancy, il y a l’incontournable place Stan, débarrassée de la circulation automobile depuis 2005 et rendue à ses nombreux fans, mais aussi dans son prolongement la très belle place de la Carrière et les pavés de la vieille ville, du palais ducal à la porte de la Craffe.

L’ancienne capitale des ducs de Lorraine aura connu deux autres périodes d’apogée avant l’époque contemporaine : au temps du roi Stanislas qui à la cour du château de Lunéville accueillait Voltaire et ses idées progressistes et aura donné à Nancy une Place Royale. Et ville-refuge pour de nombreux artistes et industriels au moment de l’annexion de l’Alsace et de la Moselle en 1871.


De cette époque naîtra l’Ecole de Nancy, avec ses célèbres maîtres verriers : Gruber, Daum, Gallé, et le renommé Louis Majorelle. Il  donnera son nom au style Majorelle.
La représentation de la nature était la sève des artistes de l’Art nouveau et la parure d’automne de la place Stanislas m’a semblée comme un écho à leurs créations : végétal et minéral s’épousant au cœur de Nancy, face à l’hôtel de ville !
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Porte de la Craffe
De la ville à la campagne, il n’y a qu’un pas que j’ai allègrement franchi pour retrouver mon amie d’enfance et des années lycée… . A Flavigny, bourgade entre forêts et étangs, elle a choisi une vie « au vert » et m’en a fait savourer les charmes : cueillettes de saison, petites routes serpentant entre des paysages vallonnés et causerie au coin du feu en dégustant une soupe corse ! La Lorraine est toujours surprenante, et n’en déplaise à certains alsaciens qui contestent l’union des deux régions au sein de la nouvelle carte de France, la mirabelle est sans doute plus fine que la quetsche…
Foin de la polémique, qui sera in fine tranchée par le processus législatif.
Mon séjour lorrain ne pouvait s’achever sans un passage au cimetière de Varangéville pour déposer un joli chrysanthème sur la tombe familiale et saluer la mémoire de mes ancêtres, venus travailler dans les mines de l’est de la France, si loin de leur Italie natale.
 
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Et voilà déjà la route du retour, ou plutôt son autoroute, et les retrouvailles avec Lyon et le soleil – car oui, les brouillards matinaux sont tenaces en Lorraine-, et pas seulement dans mon souvenir…
Je n’aurai pas eu le temps de goûter ma pizza préférée à la Piccola Mama, la dernière née de la célèbre Mama Julia, ni d’un ciné au Caméo, l’antre des cinéphiles nancéiens. Deux institutions et deux bonnes adresses que je tiens à la disposition de mes amis de passage à Nancy.
Ah, j’allais oublier la halte obligée à Dijon pour saluer la petite chouette de l’église Notre Dame. Selon la légende, il faut toujours la toucher de la main gauche en faisant un vœu. Une croyance si sympathique que la pierre en est tout usée à force d’être caressée.


Quelques jours dont il me reste un petit parfum de bergamote allié à celui du pain d’épices. J’ai toujours aimé la richesse des mélanges…
Place de la Carrière