J’ai toujours eu un doute quasi « existentiel » à
propos de cette expression. Dans mon enfance, je l’entendais souvent après
avoir profité d’une grasse matinée « Toi, tu vas avoir de beaux yeux à
Pâques ».
Aujourd’hui, en toute logique, je me dis qu’il devait plutôt
s’agir d’œufs, car Pâques célèbre bien la tradition de l’oeuf. De la forme la plus
allégorique à sa déclinaison en sujets chocolatés dans le style animalier. Un
bestiaire chaque année revisité, même si le traditionnel lapin tire toujours
son épingle du jeu… En voilà encore une, de ces expressions, dites
idiomatiques, que l’on emploie sans trop y penser. Souvent représentatives d’un
parler populaire, elles ponctuent la langue d’une note évocatrice, parfois
« fleurie ». Et doivent aussi bien désespérer les traducteurs que
faire les délices des psys…
Car au-delà de l’imagerie familière, elles reflètent une
vision de notre rapport aux choses et aux êtres et surtout laissent souvent
place à l’interprétation. En cela proche de la cure analytique et de son
intérêt pour les non-dits.
Parmi mes préférés, « dès potron-minet » que j’ai
un temps confondu avec « poltron-minet ». Non pas que j’assimile les
chats à des animaux peureux, tout au moins prudents.
Il est d’ailleurs amusant de constater combien ces mots
associés peuvent donner lieu à diverses définitions étymologiques et
détournement de sens. Ainsi, Balzac dans Le Père Goriot parlait de
« patron-minet ». Allez savoir pourquoi ?
C’est ce qui a dû arriver à mon histoire d’yeux de Pâques…Un
jeu de mots, une déformation d’usage, ou comment exercer le regard à la chasse
aux œufs. Trouver ce qui est caché, entre les lignes…
Amusant parallèle qui m’a donné envie de poursuivre la quête
des expressions symptomatiques de nos modes de pensée. Parmi les trouvailles
que j’ai pu faire, outre quelques grands classiques comme « faire un
déjeuner de soleil » ou « partir en eau de boudin » je me suis
étonnée de « passer la nuit sur la corde à linge »… Celle-ci était,
pour moi, inconnue au bataillon, et si j’ai bien compris fait référence à une nuit
blanche. D’autres m’ont dit, une nuit bien arrosée… Question de culture locale
sans doute !
Car il doit aussi y avoir du « régionalisme » dans
ces locutions, et des variantes chez nos amis francophones, et québécois en
particulier. Chez qui d’ailleurs une « blonde » n’est pas une
personne écervelée, mais une « amie de coeur ». Personnellement, je préfère
nettement cette version-là…
Je m’égare un peu du sujet mais à la veille de ce long
week-end pascal, on peut bien « prendre la clef des champs », faire
fi des « querelles de clocher », et s’offrir non seulement du
chocolat- mon préféré, le chocolat noir, voilà c’est dit- mais aussi un peu d’exercice
zygomatique, excellent pour la santé, tout autant que le magnésium.
Alors belles fêtes à toutes et à tous, profitez bien de
l’instant présent et « Au plaisir »… De vous retrouver prochainement !
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