La période de Noël s’annonce déjà avec ses vitrines alléchantes,
ses décorations et ses lumières qui nous renvoient à la féerie de l’enfance.
Une période faste pour l’activité commerciale, dimanche compris pendant la
période de l’Avent.
Depuis plusieurs années déjà, le travail du dimanche tend à
se banaliser. Les jours fériés où les commerces sont fermés se réduisent également
comme « peau de chagrin » : 1er novembre, 11
novembre, pour ne citer que les deux grands week-end écoulés.
Sans être passéiste ou adepte du « Jour du Seigneur »,
je m’interroge : si la consommation des ménages peut être « moteur
économique », quid de notre projet de société ?
Un jour hebdomadaire supplémentaire d’ouverture des
commerces pourra t-il enrayer la spirale du pessimisme ambiant et redonner
le sourire à la France entière ?
L’arsenal de plus en plus sophistiqué des campagnes publicitaires
tend à nous le faire croire. Un « leitmotiv » pour oublier la
crise, le désenchantement et son corollaire d’incertitudes quant à l’avenir.
Si on ajoute que l’inventeur de la communication publicitaire
n’est autre que le neveu de Freud et qu’il
avait très bien compris en son temps comment le désir, l’éros ou « pulsion
de vie » pouvait être transformés en pulsion d’achat… Ou comment en toute
conscience exploiter les ressorts de notre inconscient.
Et que dire des « exclus » de la
consommation ? A l’heure où tant de français se tournent vers les
associations caritatives pour se nourrir, s’habiller, faire face au quotidien,
on aurait presque honte de succomber aux sirènes de la pub.
Se faire pour autant chantre de la décroissance ? Non
plus, même si l’état de notre planète doit nous inciter à consommer autrement
et plus intelligemment. 

J’ai lu récemment un livre d’Annie Ernaux, en fait un
journal, qui relate une année de ses visites au centre commercial et à
l’hypermarché. L’œil de la romancière couplé à celui de la sociologue nous en
apprend beaucoup sur notre rapport à ces temples modernes. Le lien
primitif : la recherche de la nourriture et, plus moderne, le besoin de se
« désœuvrer », au sens littéral.
Regarde les lumières mon amour, c’est le titre de ce
court texte qui analyse la consommation de masse. Juste un extrait :
« Au fil des mois, j’ai mesuré de plus en plus la force de contrôle que la
grande distribution exerce dans ses espaces de façon réelle et imaginaire – en
suscitant les désirs aux moments qu’elle détermine -, sa violence, recelée
aussi bien dans la profusion colorée des yoghourts que dans les rayons gris du super-
discount. Son rôle dans l’accommodation des individus à la faiblesse des
revenus, dans le maintien de la résignation sociale (…) Pour autant, je n’ai
cessé de ressentir l’attractivité de ce lieu et de la vie collective,
spécifique, qui s’y déroule (…) »
Alors « Que faire ? » pour redonner du sens
et de l’éclat à la pause dominicale.
Le dimanche : un jour idéal pour aller voir une expo, en
famille ou entre amis, faire son marché, en ville ou dans la nature - aller aux
champignons, c’est de saison…
Et les dimanches de pluie, regarder en replay les meilleures
séquences de la semaine télévisuelle, lire un bon livre – c’est aussi la saison
des prix littéraires-, ou aller au cinéma.
Petite confidence, j’écris assez souvent les articles de mon
blog le dimanche, à cette heure communément appelée « entre chien et loup ».
Comme un remède au spleen du dimanche fin de journée… Peut-être…
dimanche à la campagne de Tavernier, Vivement dimanche de Truffaut, Un beau dimanche de Nicole Garcia, Inch’Allah dimanche de Yasmina Benguigui, Les Héros du dimanche d’ Oliver Stone, Jamais le dimanche de Jules Dassin pour les films ; Un dimanche à la piscine de Kigali de Gil Courtemanche, Sombre dimanche d’Alice Zeniter, Il avait plu tout le dimanche de Delerm, et Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot côté livres. Ce dernier ayant été mis en images par Jean-Pierre Jeunet avec Audrey Tautou et Gaspard Ulliel dans les rôles principaux.
Il doit bien y avoir aussi des chansons qui parlent de nos
dimanches… Oui, Dimanche à Orly de Gilbert Bécaud. Et il y a même
cet étonnant duo de chansonniers : La Chanson du Dimanche.
Comme quoi, le dimanche, petite respiration dans la semaine,
est bien source d’inspiration. On peut
choisir de ne rien faire. Stimuler notre imaginaire en le laissant vagabonder…
S’accorder le luxe d’une sieste….
Ou encore pousser la
porte d’une association qui propose un large panel d’activités pour occuper nos
temps libres en balades et sorties culturelles et je pense plus particulièrement
aux personnes qui souffrent d’isolement : « Un dimanche
ailleurs », « l’Accueil des villes françaises », les clubs randonnée
des MJC vous attendent.
Sans parler des associations sportives dont les bénévoles
sont sur le pont dès « potron-minet », dimanche et fêtes, pour participer
à l’éducation de la jeunesse !
Et en attendant que la consommation dominicale fasse ses
preuves sur la bonne santé de l’économie, tournons-nous vers nos voisins
allemands.
Si vous avez déjà eu l’occasion d’y séjourner, vous avez pu
constater, à vos dépends peut-être, qu’en Allemagne, même dans les grandes
villes, les magasins fermaient plus tôt qu’en France… le samedi après-midi…
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