Chaque année, c’est la même chose. Un peu comme une
fatalité, je sais que je vais tomber sur un roman de Catherine Cusset pendant
les vacances. Cet été encore n’a pas échappé à la règle et La blouse
roumaine m’a doucement fait glisser d’août à septembre. L’an dernier,
c’était Indigo. Rien de prémédité dans tout cela. Simplement,
l’histoire se répète, dans les rayons d’une librairie, au hasard des
couvertures des livres feuilletés : « Tiens, le dernier Cusset est
sorti en poche ! » ou « Une réédition du premier bouquin de Catherine
Cusset ! ». J’ai bien essayé
de changer de libraire, pour voir. Rien n’y fait…
J’achète donc et en général je lis très vite le livre en
question.
Catherine Cusset n’est pourtant pas plus prolixe qu’Amélie
Nothomb ...
Son écriture est toutefois fine et incisive, tout comme ses
récits. J’avais commencé avec Confessions d’une radine (2003). C’était
assez drôle et bien construit. Tout comme La haine de la famille (2001),
son précédent livre. La suite, plus convenue, mais intéressante dans son
exploration de la vie des intellos, enseignants, « Bobos » français
ou américains, et de la famille toujours. Beaucoup de chapitres sont d’inspiration
autobiographique ; l’auteur ne s’en cache pas. Je devrais dire autofiction,
c’est le terme consacré.
Les personnages semblent se suivre et se ressemblent au fil
des romans, surtout les héroïnes. C’est peut-être ce qui me plait en la
lisant d’une année sur l’autre : retrouver cette sensation familière,
comme si on n’avait pas vieilli, ni elle, ni moi… Il se trouve qu’on a le même
âge, si j’en crois les quelques lignes en introduction du Folio entre mes
mains, et le même amour pour la Bretagne. En revanche pas d’éducation
catholique en commun, ni de tignasse frisée ! Ne cherchez pas le lien
entre les deux. Il n’y en a aucun.
Je ne l’ai jamais rencontrée, juste aperçue sur un plateau
télé, un soir. Le souvenir d’une personne simple, souriante, « bon
enfant ». Des problèmes, elle en a sûrement, comme nous tous, elle en a
même fait un roman, Le problème avec Jane, mais elle ne les rabâche pas
en permanence face caméra. Ne pas se méprendre et en faire une spécialiste du « gnangnan »
ou des bons sentiments. La dame a choisi le Marquis de Sade comme sujet de
thèse, tout de même… et son premier livre a été édité par Philippe Sollers dans
la collection L’infini.
Elle a choisi de s’installer aux Etats-Unis, où elle a
longtemps travaillé dans le milieu universitaire mais il semblerait qu’elle
passe toutes ses vacances en France.
Ce serait amusant de l’y croiser, et de lui faire part de
mes impressions la concernant.
Forcément, j’aurais son dernier livre en main, ou dans mon
sac, car ce serait la fin de l’été, pas encore la rentrée mais presque…
Je pourrais lui dire merci pour ces années à m’accompagner,
à distance régulière, en me donnant le sentiment de partager sa force sensible.
Une rencontre d’auteur à lecteur, mais incognito, loin de la pression
médiatique et de la foule.
La Bretagne, Lyon, Paris ? Qui sait…
En attendant, c’est déjà la rentrée et la fin de la lecture
en mode illimité.
L’heure est à la reprise : études, travail, et emploi
du temps bien défini.
Rien n’interdit cependant de s’octroyer une pause dans une
librairie. Avec la rentrée littéraire,
pas moins de 589 romans attendent les inconditionnels et les curieux. Une
jolie façon de prolonger l’été et le dépaysement, à seulement deux pas de chez soi.
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