mercredi 5 octobre 2016

Deneuve, of course !

Rare. C’est le premier qualificatif qui me vient à l’esprit en pensant à elle. Une personne qui traverse tous les âges de la vie, sur scène et dans la réalité, avec une telle présence, c’est rare. Tour à tour « Belle de jour », « Sirène du Mississipi », « Reine blanche », « Tristana » ou « Peau d’âne », elle a merveilleusement illuminé les films de Demy, Truffaut,  Bunuel, De Oliveira, Polanski, Ferreri, Téchiné et de bien d’autres encore… Elle ose tout et tout semble lui réussir. Même quand les éléments lui sont en apparence contraires comme dans « Elle s’en va ». Avec Catherine Deneuve, il n’y a pas de petit ou de grand film. Ni de rôle à contre-emploi ! Elle entrecroise avec bonheur cinéma populaire et cinéma d’auteur. Les jeunes réalisateurs l’aiment aussi pour ça. Icône intemporelle et en même temps proche, à l’écoute. Elle inspire confiance.

Côté cœur, et sans faire dans la « psychologie bateau », ou sombrer dans le mélo, le scénario est plus compliqué. La disparition brutale de sa sœur, Françoise Dorléac, une faille originelle. L’héroïne en quête d’absolu de La peau douce aura à jamais marqué l’existence et l’imaginaire de sa cadette. Une tribu, composée de quatre filles, des parents comédiens, artistes de théâtre. Les planches, déjà …

Chez Catherine, les histoires d’amour, de Vadim rencontré à 17 ans, à Mastroianni, dans l’éblouissement de la maturité, signent une liberté sentimentale assumée. Pas si simple à vivre à l’époque. Sans être tapageuse, une vie juste loin des conventions et de l’image de jeune fille sage des « Parapluies de Cherbourg ». Plus tard, représenter Marianne entrera parfaitement en résonance avec les engagements citoyens de Catherine Deneuve, en faveur notamment de l’abolition de la peine de mort et des droits des femmes.

En revisitant son parcours et sa filmographie, m’est apparue d’elle l’image d’une femme farouchement indépendante. Avec, sans être paradoxal, un attachement fort à ceux qu’elle aime, sa famille, ses amis, et une culture du désir, son mot préféré dans la langue française. Deneuve, une aventurière, à sa manière, mine de rien… D’ailleurs, j’adore les films,  où elle laisse libre cours à son naturel hardi et bavard. Sa diction peut alors devenir une arme redoutable, avec un tel débit de mots à la minute, qu’il laisse ses partenaires médusés. Un ressort comique potentiel, car oui Deneuve peut être drôle, et même mordante. La preuve avec ces « brèves de mode », réalisées par Loïc Prigent, et auxquelles elle prête sa voix, chaque soir, sur Arte. Elle aurait ainsi pu faire sourire son grand complice Yves Saint Laurent. 

Alors, Catherine Deneuve – qui fait la une de Télérama cette semaine -, sera sans doute heureuse et fière de recevoir le prix Lumière, pas seulement pour le prestige et la reconnaissance car elle en a eu d’autres, de prix, dans sa carrière. Mais pour donner à voir, encore et toujours, le spectacle de la vie sur grand écran, au travers de la rediffusion de nombre de ses films, en version restaurée. Et éclairée ! Car c’est là l’image de marque du festival Lumière et de l’Institut du même nom. Une belle œuvre à redécouvrir dans les salles partenaires de l’évènement, du 8 au 16 octobre.


Pour finir, un enchantement dont je ne me lasse décidément pas, so glamour, la recette du gâteau d’amour…………………………………………








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